Ligamentoplastie de cheville

Anatomie

 

La cheville est l’union du tibia et du péroné en haut avec l’astragale en bas.
Cette articulation est stabilisée par de puissants ligaments.

 

 

 

 

Pathologie

 

L’entorse de la cheville est la plus fréquente des entorses. Elle touche essentiellement le ligament latéral externe après un traumatisme en varus-équin.

 

 

 

 

Après une entorse grave, et malgré un traitement médical bien conduit, le ligament peut être insuffisamment cicatrisé ou mal cicatrisé. Ce dernier n’est alors plus efficace, la cheville présente une instabilité chronique.

 

Diagnostic

 

Les symptômes de l’instabilité chronique de cheville sont :

•une douleur à la sollicitation ou à l’effort,
•une appréhension et un manque de confiance en sa cheville,
•des gonflements,

et le diagnostic est d’autant plus évoqué que les épisodes d’entorse sont répétés et favorisés par des mécanismes de plus en plus anodins (marche sur un caillou : entorse, puis marche sur un gravier : entorse, puis marche sur un grain de semoule : entorse).

L’examen clinique confirmera l’hypothèse en montrant des mouvements anormaux au niveau de l’articulation (laxité en varus, tiroir antérieur).

Les examens cliniques ont pour but de bien appréhender l’importance des lésions et de rechercher les complications de l’instabilité chronique (arthrose, ostéochondrite). On réalisera :

•des radiographies standard,
•des radiographies en stress pour bien visualiser les mouvements anormaux,
•et le plus souvent, un arthro-scanner.
 

 

 

 

Traitements

 

L’objectif des traitements est de neutraliser les symptômes. 

Le traitement médical consiste essentiellement en la réalisation d’une « bonne kinésithérapie ». Celle-ci vise à renforcer les muscles s’opposant au mauvais fonctionnement de l’articulation, c'est-à-dire, ceux qui s’opposent aux mouvements anormaux.

Si ce traitement s’avère insuffisant ou si les impératifs fonctionnels du patients sont importants, la chirurgie s’impose pour refaire le ligament inefficace : il faut réaliser une ligamentoplastie.

 

La ligamentoplastie de cheville

 

Il existe de multiples techniques, mais deux sont fréquemment utilisées :

l’hémi-Castaing qui se sert d’un demi-tendon (le court péronier)

 

 

 

 

le Duquenoy qui se sert de l’enveloppe osseuse de la malléole externe (= périoste)
 

 

 

 

L'intervention

 

Elle se déroule au bloc opératoire sous anesthésie générale, sous rachianesthésie (seuls la partie basse du tronc et les deux membres inférieurs sont anesthésiés), ou sous bloc poplité (seule la jambe sous le genou est anesthésiée) dans une ambiance stérile après une préparation de la peau pour limiter les risques infectieux.

Un garrot est posé pour limiter le saignement.

La durée d’intervention fest d'environ 3/4 d'heure, une heure.

La cicatrice fait entre 15 à 20 cm, à cheval sur la malléole externe légèrement en arrière.
Un drain est souvent posé pour éviter la survenue d’un hématome et surveiller l’importance du saignement post-opératoire.

La cheville est immobilisée dans un platre en résine pendant 6 semaines.

 

 

 

 

Juste après l’intervention, le patient est surveillé en salle de réveil (conscience, tension artérielle, fréquence cardiaque, respiration, saignements, douleurs…) pendant environ deux heures, puis regagne sa chambre.

 

La période post-opératoire

 

La douleur sera contrôlée par des perfusions puis par une médication orale. Si le traitement de fond s’avère insuffisant, des antalgiques plus puissants peuvent être utilisés souvent de manière ponctuelle, toujours pendant de brèves périodes.

Le lendemain de l’intervention, vous effectuerez un premier levé avec l’aide d’un kinésithérapeute. Pour une ligamentoplastie de cheville, la règle est une interdiction d’appui sur le plâtre pendant 6 semaines. Les kinésithérapeutes vous aideront à maîtriser le béquillage sans poser le pied au sol.

Une radiographie de contrôle sera faite.
Les infirmiers vous apporteront les soins nécessaires.
Les aides-soignantes vous aideront dans les gestes de tous les jours tout le temps où vous serez embarrassés, puis très vite vous serez parfaitement autonome.

La durée d’hospitalisation varie de 2 à 4 jours.

A la fin du séjour, les patients regagnent  leur domicile.

 

Les risques

 

Comme toutes les interventions chirurgicales, la ligamentoplastie de cheville a les siens.

La liste est grande, mais la fréquence de survenue est faible.

Il faut essentiellement retenir pour les risques d’ordre général :

•le risque hémorragique
•le risque de phlébite donc de survenue d’embolie pulmonaire
•et le risque infectieux précoce.

Pour ce qui est des risques de toute la chirurgie de la cheville, le risque le plus communément admis, est celui de la cicatrisation. En effet, la cheville n’est recouverte d’aucune autre structure que la peau. Ainsi, le moindre hématome, la moindre désunion de cicatrice, peut conduire à une nécrose de la peau avec l’exposition de la cheville à l’air libre.

De possible névromes sur la cicatrice (cicatrice sensible au toucher) sont également connus.

A distance, la raideur de cheville, la persistance de douleur et l’algodystrophie sont les possibles complications de cette chirurgie ligamentaire.

 

Après l'hospitalisation

 

Une fois la période d’hospitalisation passée, le plâtre ou résine sont maintenus 6 semaines et durant cette période, il vous est interdit de marcher sur le plâtre.

Le traitement préventif des phlébites sera maintenu durant tout ce laps de temps.

Vous reverrez alors votre chirurgien et l’immobilisation sera retirée.

La marche en appui complet est alors reprise souvent avec appréhension.

Des séances de kinésithérapie sont débutées et se poursuivront sur deux à trois mois.

Le sport ne peut être repris, avant 6 mois. 

Une surveillance régulière sera alors organisée qui sera de plus en plus espacée.

 

Que peut-on attendre d'une ligamentoplastie de cheville?

 

• La disparition des douleurs et de l’instabilité.
• Après 3 mois, la majorité des opérés commencent à oublier l’opération.
• La récupération de la mobilité dépendra beaucoup de la qualité de votre travail personnel de rééducation, que vous ferez sous le contrôle du kinésithérapeute.
• La reprise du travail est possible après 2 à 3 mois, en fonction du type d’emploi.
• La reprise des activités sportives n’est possible qu’après le 6ième mois.