La prothèse totale de hanche

Qu'est ce que c'est ?


 

La prothèse totale de hanche est un implant articulaire inerte qui remplace les deux surfaces cartilagineuses de la hanche. Elle est constituée de deux parties :

  • une fémorale sur laquelle sera fixée la prothèse de tête fémorale,
  • l’autre cotyloïdienne.

 

 

 

 
Les prothèses sont métalliques. Elles sont de plusieurs types, formes, couleurs, marques. Le plus important dans une prothèse totale de hanche, est le couple de frottement, c'est-à-dire le type de matériau qui va remplacer le cartilage. On retrouve :

  • le polyéthylène qui est une sorte de plastique extrêmement résistant,
  • la céramique (alumine),
  • un alliage dit « métal/métal ».

 

 

 

Le système d’accrochage des prothèses à l’os est de deux types :

  • avec cimentage, sorte de colle qui colle la prothèse à l’os,
  • sans cimentage, c'est-à-dire que la prothèse est enfoncée en force et que secondairement, l’os « colle » la prothèse qui est revêtue d'un revêtement propice a ce phénomène.

Le diamètre de la prothèse de tête est variable. Il en existe de taille 22 mm, 28 mm, 32 mm et 36 mm.

Toutes ces données sont de l’ordre des habitudes des chirurgiens, très souvent liées à ce qu’ils ont appris lorsqu’ils étaient en formation.

L’espérance de vie d’une prothèse de hanche est de 20 à 25 ans.

 

Anatomie

 

La hanche est une articulation mobile située à la racine du membre inférieure, constituée :

  • d’une cavité hémisphérique située dans l’os du bassin, appelé COTYLE,
  • d’une sphère s’adaptant parfaitement au cotyle, appelée TETE DU FEMUR. 

 

 

 

Le cotyle et la tête du fémur sont recouverts par du cartilage articulaire qui permet une bonne fonction.

  

Cette articulation est renforcée par une épaisse capsule articulaire et de puissants ligaments qui lui permettent une parfaite stabilité.
Plusieurs muscles situés autour, permettent les mouvements et une bonne fonction.

 

Pathologies

 

La hanche peut être usée ou détruite par plusieurs causes, dont la plus connue est l’arthrose qui est la disparition progressive du cartilage articulaire.

 

 

 

 

Les autres causes qui favorisent la destruction du cartilage sont :

  • les maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde,
  • les facteurs anatomiques comme la dysplasie de hanche,
  • les séquelles de fractures,
  • l’ostéochondromatose qui génère des morceaux de cartilages qui font grain de sable dans un rouage.

La hanche peut également être le siège d’un mauvais fonctionnement par destruction de l’os de la tête du fémur. C’est l’ostéonécrose (infarctus de l’os) de tête fémorale qui retire à la tête son caractère hémispérique.
Enfin, certaines fractures du col du fémur ne consolident jamais.

 

Diagnostic

 

Les symptômes liés au mauvais fonctionnement de la hanche sont assez typiques. Ils sont généralement :

  • une douleur au pli de l’aine, de la face antérieure de la cuisse pouvant même descendre jusqu’au genou, majorée par la marche avec une diminution progressive de la distance parcourue possible sans souffrir,
  • un enraidissement de l’articulation gênant la vie de tous les jours (difficultés pour se couper les ongles d’orteils, pour lacer ses chaussures…..),
  • une boiterie.

Les radiographies mettront en évidence la destruction de la hanche et sa cause.
 

 

 

Traitements

 

L’objectif de tous les traitements est de soulager les patients. Il faut donc débuter par des antalgiques simples (paracétamol ou autres) éventuellement associés à des anti-inflammatoires et des infiltrations ( moins éfficace à la hanche qu'au genou).

Seulement, lorsque cette stratégie simple n’est plus suffisante, la chirurgie doit être appréhendée : c’est la prothèse totale de hanche.
 

L'intervention

 

La mise en place d’une prothèse totale de hanche est une intervention qui est bien maîtrisée.
 

 

 

 
 
Elle se déroule au bloc opératoire sous anesthésie, de type anesthésie générale ou rachi-anesthésie (seuls la partie basse du tronc et les deux membres inférieurs sont anesthésiés, le patient étant alors parfaitement conscient).
 

 

 

  
 
Elle se déroule dans une ambiance stérile après une préparation de la peau pour limiter les risques infectieux.

La durée d’intervention fluctue entre une heure et une heure et demie.
Un drain est souvent posé pour éviter la survenue d’un hématome et surveiller l’importance du saignement post-opératoire.
Juste après l’intervention, le patient est surveillé en salle de réveil (conscience, tension artérielle, fréquence cardiaque, respiration, saignements, douleurs…) pendant environ deux heures, puis regagne sa chambre.
 

La periode post-opératoire

 

La douleur est contrôlée par des perfusions puis par une médication orale. Si le traitement de fond s’avère insuffisant, des antalgiques plus puissants peuvent être utilisés souvent de manière ponctuelle, toujours pendant de brèves périodes.
Le lendemain de l’intervention, vous effectuez un premier levé avec l’aide d’un kinésithérapeute. Pour les plus hardis, les premiers pas sont faits, pour les autres à partir du deuxième jour. Pour une prothèse totale de hanche, la règle est la reprise de la marche en appui complet, aidée par des cannes anglaises.
Une radiographie de contrôle est faite. 

Les kinésithérapeutes vous aideront à reprendre confiance en vous, à bien utiliser les cannes anglaises. Des exercices sont faits dans les escaliers.

Les infirmiers refont le pansement et vous apportent les soins nécessaires.Les aides-soignantes vous aident dans les gestes de tous les jours tout le temps où vous serez embarrassés, puis très vite vous êtes parfaitement autonome.

La durée d’hospitalisation varie de 6 à 12 jours.
A la fin du séjour, certains regagnent leur domicile, d’autres cont en Centre de convalescence et de rééducation.Nous conseillons aux personnes qui vivent seules, de ne pas rentrer directement à leur domicile. Pour les autres, la vie de tous les jours à la maison est une excellente kinésithérapeute.

 

Les risques

 

Comme toutes les interventions chirurgicales, la prothèse totale de hanche a les siens.
La liste est grande, mais la fréquence de survenue est faible.
Il faut essentiellement retenir pour les risques d’ordre général :

  • le risque hémorragique
  • le risque de phlébite donc de survenue d’embolie pulmonaire
  • et le risque infectieux précoce.

Pour ce qui est des risques de tous les implants articulaires, il y a lieu de retenir :

  • la fracture de l’implant,
  • son usure précoce,
  • son « décollement » de l’os,
  • son infection qui peut survenir même longtemps après la mise en place de la prothèse (après un abcès dentaire, une pneumonie, une infection des reins…)

Le risque propre à la prothèse totale de hanche est essentiellement sa capacité à se déboiter : c’est la luxation. Cette situation est peu fréquente mais favorisée par le fait que la tête de prothèse est de diamètre inférieur à celui de la tête fémorale naturelle. Certains mouvements vous seront donc interdits, car favorisants la luxation. Il faut retenir qu’il est interdit après la pose d’une prothèse de hanche :

  • de se croiser les jambes,
  • de s'accroupir,
  • de s'asseoir dans des fauteuils trop bas.

 

 

Ces consignes doivent être particulièrement prises en compte durant les 6 premiers mois, délai au terme duquel, il est entendu que l’articulation, qui a été ouverte pour mettre en place la prothèse, est alors cicatrisée.

 

Après l'hospitalisation

 

Une fois la période d’hospitalisation terminée, il faut compter un mois environ pour être parfaitement à l’aise, tant d’un point de vue fonctionnel (marche, équilibre, abandon des cannes) que d’un point de vue général (disparition d’une certaine fatigue, arrêt des antalgiques..).
C’est souvent après cette période que vous reverrez votre chirurgien avec une radiographie et un bilan sanguin, afin qu’il puisse s’assurer que tout évolue pour le mieux.
Les fils ou les agrafes auront été retirés entre le 15ième et le 20ième jour post-opératoire. Le traitement préventif des phlébites sera stoppé après 35 jours de traitement (soit injection sous-cutanés, soit traitement oral).
Une surveillance régulière sera alors organisée qui sera de plus en plus espacée. Cette surveillance sera clinique et radiographique tout au long de votre vie et de celle de votre prothèse.

 

Que peut-on attendre d'une prothèse de hanche ?

 

  • La disparition des douleurs est obtenue dans la quasie totalité des cas, de même qu’une reprise de la marche sans boiter.
  • Après 3 mois, la majorité des opérés commencent à oublier l’opération.
  • La récupération de la mobilité dépendra beaucoup de la qualité de votre travail personnel de rééducation, que vous ferez sous le contrôle du kinésithérapeute.
  • La reprise du travail est possible après 2 à 3 mois (cela dépend tout de même du type d’emploi et de son caractère plus ou moins physique).
  • Une activité sportive raisonnable est possible.
  • Les sauts et le jogging sont déconseillés. Le jardinage est autorisé mais les accroupissements, déconseillés.