Définition

 

L’orteil en griffe est une déformation qui touche les 4 orteils latéraux (les petits). Elle est le plus souvent secondaire à une déformation de l’avant-pied (hallux valgus, excès de longueur des métatarsiens latéraux).

 

 

 

 

Le chaussage étroit et le talon haut, majore et favorise les orteils en griffes.

 

Pathologies

 

Ce type de déformation est responsable de conflit avec la chaussure. La peau est « coincée » entre l’os de la tête de la phalange et le cuir. Plus elle est coincée, plus elle s’épaissit. Finissent par apparaître les durillons et les cors au pieds.

 

 

 

 

L’évolution est inexorablement défavorable. En effet, la déformation majore le déséquilibre entre l’anatomie osseuse et celle des tendons. Ce déséquilibre ne fait qu’amplifier la déformation.

L’orteil en griffe se majore, devient non réductible et peut aller jusqu’à la luxation de l’articulation métatarso-phalangienne.

 

Diagnostic

 

Le diagnostic est clinique et radiographique.

Les radiographies mettent en évidence la cause osseuse favorisante qu’il faut prendre en considération pour le traitement.

 

Traitements

 

Le traitement médical est la première stratégie à mettre en œuvre. On utilise :

  • des semelles,
  • la rééducation pour lutter contre l’enraidissement
  • des orthèses qui visent à diminuer les contraintes qui s’exercent sur la peau,
  • et le chaussage est adapté à la déformation.

 

 

Semelles

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Orthèses

 

 

Si ces solutions simples ne suffisent pas,  un traitement chirurgical peut être proposé.

Il a pour objectif de supprimer le conflit en corrigeant la déformation tout en prenant en considération la cause favorisante et ainsi limiter le risque de récidive.

Ainsi, plusieurs gestes peuvent être proposés en fonction :

  • du type de déformation,
  • de la réductibilité de cette dernière,
  • de l’orteil atteint,
  • et de l’architecture du pied.

Les techniques utilisées sont :

  • l’arthrodèse de l’articulation en griffe (blocage définitif),

 

 

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  • une résection partielle de l’articulation appelée résection arthroplastique, qui consiste à couper la tête de la phalange,
  •  une ostéotomie de Weill du métatarsien qui consiste à raccourcir le métatarsien et donc à détendre les tendons, et ainsi permettre l’alignement de l’orteil (griffes souples).

 

 

 

 

  • une ténotomie, c'est-à-dire couper un ou plusieurs tendons rétractés et donc repermettre l’alignement de l’orteil.

 

Intervention

 

Elle se déroule au bloc opératoire sous anesthésie, de type anesthésie générale ou rachi-anesthésie (seuls la partie basse du tronc et les deux membres inférieurs sont anesthésiés, le patient étant alors parfaitement conscient).

Elle se déroule dans une ambiance stérile après une préparation de la peau pour limiter les risques infectieux.

Elle se fait sous garrot.

La durée  d’intervention dépend du nombre d’orteils à traiter et des éventuelles anomalies à prendre en considération. 

L’incision est en regard de la déformation.
Des broches peuvent être mise en place. Elles seront retirées sans douleur à la consultation.

Juste après l’intervention, le patient est surveillé en salle de réveil (conscience, tension artérielle, fréquence cardiaque, respiration, saignements, douleurs…) pendant environ deux heures, puis regagne sa chambre.

 

La période post-opératoire

 

La douleur sera contrôlée par une médication orale (ou intra-veineuse si deux jours à la clinique).

La plupart du temps, pour un orteil, l’hospitalisation se fait en ambulatoire, c'est-à-dire que vous sortez le jour même.

Il peut être nécessaire de mettre en route un traitement préventif de la phlébite (surtout si plusieurs orteils).

La marche est reprise sous la protection d’une chaussure dite d’avant-pied qui sera portée 4 à 6 semaines et qui vous permettra de vivre normalement.

 

 

Les risques

 

Comme toutes les interventions chirurgicales, la chirurgie de l’avant-pied a les siens.

La liste est grande, mais la fréquence de survenue est faible.

Il faut essentiellement retenir pour les risques d’ordre général :

  • le risque de nécrose surtout chez les patients artéritiques ou diabétiques,
  • les difficultés de cicatrisation,
  • et le risque infectieux précoce.

Pour ce qui est des risques propres à chirurgie de l’orteil en griffe, il y a lieu de retenir :

  • la récidive,
  • l’algodystrophie,
  • et le fait de garder un orteil un petit peu plus « gros » qu’avant.

 

Après l'hospitalisation

 

La « jolie » chaussure doit être portée pour marcher : pas besoin de la garder pour dormir !!

Le pansement ne doit pas être ouvert ou mouillé.

C’est souvent après une période de trois semaines que vous reverrez votre chirurgien avec une radiographie. Si des broches ont été posées, elles seront retirées (c'est indolore !).

Les fils ou les agrafes auront été retirés vers le 15ième et le 20ième jour post-opératoire.
Le traitement préventif des phlébites sera stoppé.

Un kinésithérapeute peut être utile pour assouplir le pied.

Il faut compter 3 à 6 mois pour remettre des chaussures fines. C’est le temps nécessaire à ce que le pied et les orteils s’affinent après la chirurgie.

 

Que peut-on attendre d'une cure chirurgicale d'orteil en griffe ?

 

  • Réutiliser les nombreuses paires de « jolies » chaussures qui dormaient dans votre placard, sans souffrir !!!!
  • Après 3 mois, la majorité des opérés commencent à oublier l’opération.